Iran: Mogherini appelle le Congrès américain à respecter l'accord nucléaire
La cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a appelé mardi le Congrès américain, lors d'une visite à Washington, à "respecter" l'accord sur le nucléaire iranien mis en cause par Donald Trump.
Le président américain a refusé le 13 octobre de "certifier" cet accord historique conclu en 2015: sans le dénoncer formellement, cette procédure envoie la balle dans le camp du Congrès, invité à durcir le texte par Donald Trump qui menace d'un retrait pur et simple des Etats-Unis si ses demandes ne sont pas satisfaites.
Des parlementaires américains ont fait savoir qu'ils préparent une proposition de loi aux contours encore flous.
"Ce que j'ai dit aux gens au Capitole c'est que les Etats-Unis doivent respecter l'accord, et j'ai des garanties de leur part, de plusieurs acteurs, que c'est exactement l'esprit dans lequel ils travaillent", a dit Federica Mogherini après des rencontres avec des représentants du Congrès. "J'ai eu des indications claire que l'intention est de faire en sorte que les Etats-Unis continuent de respecter l'accord", a-t-elle insisté lors d'une conférence de presse.
L'émissaire de l'Union européenne n'a toutefois pas voulu commenter le contenu de la proposition de loi en préparation, qui s'apparenterait selon plusieurs observateurs à une renégociation unilatérale, et donc à une violation, de l'accord signé par Téhéran avec les grandes puissances (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne).
"Renégocier n'est pas une option", pas même "une partie de l'accord", a-t-elle seulement prévenu.
"C'est un moment délicat", "le travail est toujours en cours" et "nous ne voulons pas interférer" dans le débat politique interne aux Etats-Unis, a-t-elle poursuivi. Mais "évidemment nous sommes prêt à discuter" du "contenu", l'Union européenne est "prête" à "accompagner les législateurs américains" à "trouver des solutions compatibles avec le respect de l'accord", a-t-elle glissé.
Outre leur dénonciation des visées jugées "déstabilisatrices" de Téhéran au Moyen-Orient, Washington reproche à l'accord de Vienne le fait que certaines restrictions sur les activités nucléaires sont censées être levées progressivement à partir de 2025. L'administration Trump voit dans ces "sunset clauses" la preuve que le texte ne fait que repousser le jour où l'Iran détiendra l'arme atomique.
"L'accord n'a pas de +sunset clause+", a protesté Federica Mogherini. "Il y a différentes dispositions" qui "ont des durées variées", certaines sont "pour toujours", a-t-elle plaidé: "l'article 3 de l'accord dit que l'Iran ne développera jamais une arme nucléaire".
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